Mourir en août - Jean-Baptiste Ferrero - 4/5

À Paris au mois d’août, on s’ennuie sérieusement. Le meilleur remède contre l’ennui, c’est LES ennuis. Et les ennuis, Thomas Fiera les attire à un point qui n’est pas raisonnable. Ancien universitaire en rupture de ban qui suite à un drame personnel est devenu enquêteur privé, Fiera promène son spleen et son humour caustique dans le monde des entreprises sur lequel il jette un regard sceptique et blasé. Recruté par le PDG de la société MC4 pour traquer un corbeau, un sale petit délateur sournois qui le met en cause auprès des médias, Fiera, flanqué d’une équipe d’aventuriers aussi improbables que dangereux, se retrouve embarqué dans un merdier infernal où il doit se farcir de faux druides, de vrais fachos et d’authentiques tarés en tous genres. Lui et ses quatre amis provoquent une forte augmentation de l’activité des pompes funèbres qui ne doit pas grand-chose à la canicule. Y’a pas à dire : Paris au mois d’août, c’est mortel !

Autant le dire de suite, j’ai adoré ce policier et pour de bonnes raisons.
C’est palpitant : un rythme fou qui vous emmènera comme en transe jusqu’à la fin.
Les personnages sont bien sûr un peu exagérés :

  • le personnage principal se voit comme un zombie, un mort vivant.
  • Ses acolytes sont d’une efficacité hors normes.
  • Les pourris sont vraiment ignobles.

Cette exagération est un des moteurs principaux de l’humour du roman.
Mais ce n’est pas le seul.

Les dialogues sont truculents, caustiques, brillamment imagés, drôles à rire tout seul dans le bus.

Le roman n’est pas que drôle et palpitant.
Comme pour Chalk, c’est écrit par un auteur mur et fin observateur de la vie.
Il y a dans “Mourir en août” des passages forts qui décrivent la vanité, la solitude, la réalité, la cruauté de vie (comme des moments de contemplation : brefs, mais forts et beaux).
Mon passage préféré dans ce genre est le début du chapitre 8.

Le style : fluide mais pas léger et facile. Un découpage en chapitre efficace et bien dosé.
Il y a aussi des paragraphes qui sont des coups de poing bien placés qui font du bien et que je partage. J’aimerais avoir l’à-propos et la répartie de certains des personnages !

J’aime lire la saga Mallaussène. J’ignore s’il y aura une sage Thomas Fiera, mais les thèmes abordés, l’écriture, le ton, l’humour me semblent meilleurs : plus proche, contemporain et fort. À l’inverse de la saga de Daniel Pennac qui se disperse sur une foule de personnages secondaires, on est beaucoup plus centré sur Thomas Fiera. Cela tombe bien : il est beaucoup plus attachant.

Bonus

J’ai aimé retrouver des quartiers de Paris que je fréquentais quand j’y habitais. Ah, les Buttes-Chaumont.

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