Ce roman fait partie d’une série : chaque roman est indépendant, mais les personnages évoluent. Il faut donc lire :
avant de lire ce roman (idéalement)
Comme à chaque fois, la victime donne le “la” du thème principal du récit. Ici il s’agit plutôt de la guerre froide. S’agit ? Arnaldur Indriðason ne nous parle pas d’échange d’espion sur de ponts au petit matin ou de bras de fers désincarnés entre dirigeants. Non. Il fait remonter du passé ces jeunes partis étudier en Europe de l’Est quand le socialisme était encore un idéal fréquentable.
Vue d’Islande, l’utopie socialiste semblait belle. Mais pour ses étudiants plongés dans la réalité d’une vie bien plus basée sur la surveillance mutuelle que sur la construction d’un avenir radieux, le choc peut être rude. Certains se révoltent, d’autres restent alignés coute que coute sur la ligne. Il ne fait pas bon douter et encore moins le dire. Des vies seront broyées. Amitiés, amours, confiances n’y peuvent y résister.
Comme pour les autres romans, le commissaire Erlendur hanté par ses démons personnels ne lâche aucune piste pour retrouver qui peut bien être cet homme retrouvé dans le lac.
C’est une enquête minutieuse. Point de gadget qui vous affiche le nom du coupable, mais au contraire des intuitions patiemment suivies. Le rythme est donc plus lent que celui d’un polar américain. Mais comme l’émotion, la crédibilité des personnages, la construction des romans sont bien présents alors au final c’est encore un polar émotionnellement fort et captivant de la première page à la dernière.
Allez je vous laisse, le suivant “Hiver arctique” est déjà dans ma liseuse… et pour tout vous dire je l’ai déjà bien entamé.
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