Le roman commence par le meurtre d’un homme et le suicide d’une femme. Les deux ne sont pas résolus semblent liés et laissent leur deux enfants respectifs Ryoj et Yukiho marqués pour le reste de leur vie. Nous allons les suivre et peut être lever le voile sur ces drames.
J’ai lu quelques autres polar de Keigo Higashino : “La maison où je suis mort autrefois”, “Le Dévouement du suspect X”, “La Prophétie de l’abeille”.
C’est pour l’instant le meilleur des quatre.
Chacun à ses qualités et ses défauts.
- “La Prophétie de l’abeille” est le moins émotionnel. L’action se déroule très longtemps dans un cadre professionnel.
- “Le Dévouement du suspect X” est très cérébral. Une véritable partie d’échec.
- “La maison où je suis mort autrefois” est très intimiste.
Ce roman-ci réussit, je pense, le tour de force de marier tous ces éléments.
Il le fait de plus avec une amplitude temporelle que l’on ne retrouve pas dans les autres. L’action se déroule en effet sur une vingtaine d’années.
Certains romans de Keigo Higashino nous font connaitre de suite les “coupables” et les enquêteurs sur leur trace.
Ici les meurtriers échappent pendant de longues années à la police et aux proches. Un doute s’installe et s’amplifie au fur et à mesure des époques.
Comme l’enquête dure, on croise de nombreux personnages. Mon conseil : Il faut profiter du suspens pour lire le roman rapidement et éviter de perdre le fil. On croise et recroise certains personnages parfois après plusieurs chapitres ! Beaucoup de personnages, mais tous ont une grande profondeur et un rôle à tenir.
La palette dont se sert Keigo Higashino est large. Grâce durée du roman, les personnages ont le temps de se marier, de divorcer, d’avoir des enfants, de changer de situation. Tout cela avec un sentiment diffus de malaise et de soupçon inavouable.
On passe de l’enfance à l’âge adulte, d’Osaka à Tokyo et de nouveau à Osaka. Les évènements sont multiples . meurtres, suicides, espionnage économique, hacking, yakuzas, … Le Japon, la société, la situation des protagonistes participent aussi à la construction de l’intrigue.
Certains pans de l’intrigue ne peuvent se dénouer que parce que le temps a passé
Je ne spolierais pas, mais le dénouement ne vous de décevra pas même s’il laissera quelques énigmes non résolues.
Un polar qui vous ferait louper votre arrêt de bus, tram, train.
PS :
il y a beaucoup de référence au dialecte d’Osaka qui semble un marqueur social fort.
Vu ma progression en japonais il va me falloir encore un bon paquet d’années avant d’arriver à distinguer le “parler” du Kanto de celui du Kansai.
Cet article "La lumière de la nuit" est paru en premier sur Post Tenebras Lire