Les doigts rouges - Keigo Higashino - 4/5

J’ai lu quelques polars du même auteur “La fleur de l’illusion”, “L’équation de plein été”, “La lumière de la nuit”, “Un café maison”, “Le Dévouement du suspect X”, “La maison où je suis mort autrefois”, “La prophétie de l’abeille”
Tous ces polars ont tous un point commun : à moment donné ceux qui cherchent la vérité (ce ne sont pas toujours des policiers) se confrontent intellectuellement aux coupables. Les preuves matérielles sont souvent peu nombreuses. Ce qui compte le plus : l’énigme. C’est un peu une partie d’échecs. D’ailleurs le shogi (un “jeu d’échecs” japonais joue un rôle dans ce roman-ci).
Ici, les coupables sont connus, les circonstances aussi et ce dès le premier tiers du roman.
Le cœur de l’histoire est “Comment vont-ils échapper au crime commis ?”

Le cadre ?

Une famille japonaise. Chaque famille est différente. Celle-ci a son lot de difficultés, de rancœurs.
Le mari travaille beaucoup et tard. La femme travaille à temps partiel et en plus s’occupe du foyer. Ils se sont mariés bien plus par convention que par amour. L’auteur dit même qu’elle accepté de se marier, car elle était déjà presque trop âgée. Elle n’aurait plus eu d’occasion de le faire. L’âge est un couperet incroyablement cruel pour les femmes au Japon (j’ai vu quelques “Drama” dont c’est le thème central). Ils ont eu un fils.
Le poids des conventions sociales est énorme et le temps perdu ou enfui ne se rattrape pas

Le décor ?

Le couple s’est installé dans la maison familiale du mari. Ils s’occupent de sa mère qui semble perdre un peu la tête.
Un drame arrive. Une jeune fille est morte. Je ne vous dirais pas par qui est comment (même si on l’apprend assez vite). Ce qui compte le plus ce sont les relations parents-enfants. Comment s’occuper de sa mère, de son fils quand on a peu ou jamais été présent, quand on a fondé sa famille par convention. Qui peut, qui veut, qui doit prendre se (faire) charger de la culpabilité du crime ?
L’auteur a la bonne idée d’élargir ce thème filial aux policiers qui mènent l’enquête.
Les deux inspecteurs ont une connaissance en commun : pour l’un un père qui n’a pas été présent, pour l’autre un oncle qui l’a soutenu. Deux visions si différentes d’une même personne !

En conclusion

C’est un roman plus court que les autres du même auteur. Connaitre les circonstances du meurtre retire une grande partie du suspens au début de la narration. Mais les tentatives de dissimulation, d’acceptation du meurtre instaurent un suspens croissant jusqu’au dénouement.



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