Trois histoires, trois narrations : Kariya le photographe qui a couvert la guerre du Vietnam, Takeo qui organise des visites pour de riches touristes et Moeko l’actrice Et principalement un décor : le Raffles, Hôtel à Singapour
Dans les romans de Rŷu Murakami, les personnages ont souvent un monde intérieur qui se mélange allègrement avec le monde extérieur.
Pour Kariya, c’est le Vietnam qui a laissé en lui un trou béant.
Pour Moeko, c’est selon ses propres dires, une station balnéaire. C’est un personnage difficile à cerner. Une actrice permanente, totale.
Chaque geste, mimique, ébauche de mouvement semble être calculé.
Elle semble disparaitre en même temps que son rôle dans la vie.
Celui d’une actrice à la poursuite de son photographe. Elle reproduit extérieurement tous les clichés de se rôle (comme l’achat d’orchidées pour inonder sa chambre de Raffles Hôtel).
Celui d’une personne extérieurement superficielle.
Mais intérieurement…
Moeko est assurément manipulatrice et destructrice. Mais on ne sait à quel moment son monde intérieur domine ou si ces actions sont sa propre volonté de se parfaire dans son rôle.
Un roman perturbant. Les récits de Ryû sont très souvent fortement teintés d’onirisme. Mais c’est la première fois que j’ai autant de mal à cerner les contours d’un personnage.
Amusant paradoxe alors que justement par sa narration à troix voix, l’histoire est bien racontée dans les détails (un peu de répétition) par chacun des trois personnages.
Racontée, mais expliquée pas vraiment surtout pour Moeko tellement insaisissable qu’elle en disparait.
Note
Ce fut une histoire portée à l’écran par l’auteur lui-même. L’avez-vous vu ? Je serais curieux de connaitre votre opinion sur le film.
Cet article « Raffles hôtel » est paru en premier sur Post Tenebras Lire.
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