The final curtain - Keigo Higashino - ★★★★☆

Un nouveau roman de Keigo Higashino ! Je n’ai pas attendu la traduction française pour le lire.
Nous retrouvons l’inspecteur favori de l’auteur : Kyoichiro Kaga.

Qui dit Kaga dit enquête minutieuse.
Une enquête déambulatoire : c’est souvent le fait de refaire doucement, méthodiquement à pied le trajet de la victime ou de l’agresseur qui permet de trouver qui, pourquoi, comment…
S’imprégner du cadre pour mieux comprendre.

Le cadre de ce roman : le pont Nihonbashi.
Pour l’anecdote, c’est le point zéro des routes japonaises.
Ce pont est maintenant surplombé par une autoroute ! Tokyo, une ville à nulle autre pareille (parfois pas en bien) !

Il y a dans ce roman un personnage récurrent l’inspecteur « Kyoichiro Kaga ».
L’affaire le touche de très près en la personne de sa mère morte seule dans le Sendaï.
Oui le Sendai : la préfecture de Fukushima.

Cela donne une enquête moins « froide » que d’habitude.
De plus, l’inspecteur Kaga enquête avec son cousin. Moins de distance entre l’enquêteur et l’enquête. L’occasion de confidence et discussion personnelles.
Il y a des dialogues plus intimes, plus émouvants que dans les autres romans policiers de l’auteur.
Cette proximité est l’occasion d’évoquer la difficulté de fonder une famille, d’assumer un rôle « attendu » quand on ne rentre pas dans le moule et surtout le passé qui vous rattrape.
La solitude dans la vie, dans la mort sont aussi abordées avec sensibilité.

L’histoire évoque aussi la vie de ceux qui travaillent sur les centrales nucléaires.
Un travail dangereux, mal payé, mal protégé, itinérant (on passe d’une centrale à un autre) et sous traité par des sous-traitants de sous-traitants.

Fuel ain’t the only thing nuclear power stations need. Those places, they eat up uranium, but they also eat up people. That’s how they keep going. Oh yeah, they need their human sacrifices. We manual laborers, we have the life sucked out of us.

Face à des difficultés insurmontables, il n’y a que peu de solutions : la mort, la fuite et parfois les deux en même temps.

Mais comme souvent chez Keigo Higashino, le passé revient hanter le présent et on peut compter sur Kaga pour le trouver à force de détermination et patience.

You had to be ready to go down countless dead ends to get even the smallest toehold on the truth.

Une enquête sans précipitation qui prend le temps de s’attacher aux personnages.



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