Le récit commence par l’entretien qu’à Jake avec des Yakuzas : si Jake publie un article sur le boss, lui et ses proches mourront.
Le récit effectue ensuite un flashback. On retrouve Jake juste avant qu’il n’intègre un prestigieux journal japonais.
On y découvre avec lui son travail, les articles qu’il faut écrire toujours de la même façon, les contacts avec la police, les clubs de presse où sont distillées quelques maigres informations.
J’ignore tout du fonctionnement de la presse (surtout celle qui couvre les faits divers). Ici j’ai découvert la très grande dépendance que la presse japonaise a vis-à-vis de la Police.
Les portraits que Jake fait de ses conditions de travail et de ses collègues sont édifiants. Les heures passées au bureau sont longues. Il y a des locaux pour dormir !
La work/life balance penche largement vers le travail au détriment de la vie de famille, des relations. Plus personne n’a de hobby. Dans ces conditions, les collègues sont parfois tout pour vous.
De profondes amitiés se tissent. Même si certains ne sont pas très démonstratifs.
Petit à petit, Jake couvre des sujets de plus en plus ardus et de fil en aiguille croise de plus en plus souvent des yakuzas.
Le ton devient de plus en plus grave. Le sordide s’insinue partout. Nous ne sommes pas dans un film de yakuzas, mais dans le réel. Le code d’honneur se retrouve rarement dans la nouvelle génération (s’il a vraiment existé). Les yakuzas extorquent, menacent, exploitent et les civils ne sont plus hors limite.
Petit à petit le milieu s’adapte et rentre sur le terrain financier.
Jake au fur et à mesure de ses enquêtes tombe de plus sur des cas de trafic d’humains.Impossible de rester simple reporter. Il s’implique et les évènements prennent un tour dangereux pour lui et ses proches. Le récit devient alors beaucoup plus fort et poignant.
Tout le récit est bien écrit. Très honnête, Jake ne cache pas ses lâchetés, ses faiblesses, ses erreurs.
Il reste modeste sur ses capacités en Japonais (alors qu’il doit très bien parler et écrire).
Il y a parfois des sauts de quelques années en avant ou en arrière qui troublent la compréhension
En résumé
Un livre poignant, sincère qui vous racontera la réalité du journalisme, des yakuzas, de la police et de la justice japonaise.
Pour aller plus loin…
Autres avis
D’autres livres
Certains étrangers ont raconté leur immersion dans le monde du travail japonais.
Leur travail ne consistait pas à enquêter sur des homicides ou sur le trafic d’humains.
Ce sont donc des livres très différents. Ce sont quand même des témoignages sur la vie d’étranger au Japon.
- The Blue-Eyed Salaryman: From World Traveller to Lifer at Mitsubishi by Niall Murtagh
- The Accidental Office Lady par Laura Kriska
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