L'usine - Hiroko Oyamada - ★★★☆☆

Un roman qui me laisse mitigé. Le quatrième de couverture (J’ai enfreint ma règle : « Ne jamais lire quatrième de couverture ») m’annonçait « une ambiance kafkaïenne ».
J’attendais Kafka… mais rendre l’absurdité du monde et du monde du travail est un exercice assez difficile.
Et le roman reste très longtemps sur un registre très réaliste, descriptif et concret.

C’est l’histoire de trois nouveaux employés à l’« Usine ».
On ne saura jamais ce qui se fabrique dans ce monde presque autosuffisant.
On découvrira par contre l’absolue vacuité de trois emplois qui semblent complètement vains et abrutissants.
Mais l’usine semble un monde à part, un monde avec d’étranges animaux comme en marge de la réalité humaine.

Il parle d’abord longuement du travail morne, répétitif des trois employés.
Il y avait un piège : raconter l’ennuyeux quotidien sans être soi-même ennuyeux. Vaste question.
Hélas, le roman n’évite pas complètement ce piège.
Le livre verse dans l’onirisme. Il sort de la réalité d’une très juste façon. Mais bien trop tardivement.

Le roman reste une peinture acerbe de la société qui impose un travail pour le travail. Un travail déshumanisant, aliénant.
La convention sociale vous impose de travailler, même à temps partiel, même pour rien, même pour en perdre son âme, son humanité.

Si la question du travail inutile vous intéresse alors je vous recommande chaudement, très chaudement « Bullshit Jobs » de David Graeber.
Si vous cherchez des romans japonais où la frontière entre la réalité et le rêve (ou le cauchemar) s’efface mieux, je vous conseille :

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