Holocauste - Christophe Siébert - ★★★☆☆

C’est une dure lecture non pas par son écriture, mais par son côté nihiliste.
On suit certes un personnage principal Olivia, mais aussi des personnages secondaires. La mort frappe aveuglément.
Je ne sais pas si c’est fait sciemment ou pas, mais la trame du récit exécute brutalement les personnages à l’image de la mort elle-même en fait !
On ne peut pas savoir d’avance si on va suivre la vie d’une personne pendant une ligne, un paragraphe, une page ou tout le livre. C’est parfois frustrant, mais brillant en même temps.
Le récit est au plus prêt de la survie des rescapés. C’est cru et pour un public averti.
Il y a dans ce roman comme une interpellation : en cas de catastrophe, d’effondrement de la société que restera-t-il de nos valeurs, de notre humanité, de la justice, des institutions, de la famille, de la tribu, de l’individu ?
La réponse franche et crue fournie par le livre n’est pas positive… même si les personnages s’interrogent sur leur propre réponse.

Pas de fioriture ni de pouvoirs surnaturels ici

Le récit est prenant. Découpé en paragraphes sautant parfois des périodes ou passant d’une personne à une autre se lit bien et vous captivera jusqu’au bout.
Point très positif : on alterne aussi les périodes de vie en groupe en société et les grands moments d’errance solitaire.
Il n’y a pas non plus de descente continue et irrémédiable. Parfois les hommes remontent la pente, se réorganisent, assurent une vie stable… Mais pour combien de temps ?

Petits bémols

Je ne vais pas divulgâcher, mais dans le premier tiers du livre, tout à coup, et sans lien avec le texte qui l’encadre, la cause de l’holocauste est décrite. C’est bref et sans presque aucun impact sur les personnages ou le reste du récit. Ça m’a paru tellement bizarre que je suis revenu de suite relire le paragraphe : comme une impression de pièce apportée. On parle aussi une ou deux fois d’attaque.

Je pense que comme pour « La route » de Cormac McCarthy les causes de l’apocalypse n’ont pas besoin d’être connues. Les personnages subissent, survivent et ont un horizon suffisamment limité pour laisser les causes premières de la descente aux enfers en fond de tableau.
De temps en temps, il y a comme un couperet qui tombe et nous fait passer d’un seul coup d’en personnage à un autre, d’une époque à une autre et parfois de la vie à la mort. Il me faut quelques lignes et mots clefs pour me retrouver.

En conclusion

C’est un bon roman post-apocalyptique fort, parfois violent et cru, mais c’est ce qu’on recherche dans ce genre de roman non ?
Certaines transitions sont parfois trop brutales.

« La route » de Cormac McCarthy est beaucoup plus intimiste. Il n’y a que deux personnages principaux qui sont plus déshumanisés !
« A comme Alone (Alone, #1) » de Thomas Geha qui lui un peu plus fantastique (certains personnages ayant des pouvoirs hors du commun)

Où le trouver ?

Passez sur la page dédiée du blog de l’auteur

Autres romans ?

Je n’ai pas encore lu d’autres romans de l’auteur, mais…
Forte (bonne) impression d’ « Images de la fin du monde : Chroniques de Mertvecgorod » sur Deidre qui en parle très bien ici



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