Un roman très dur…
Je pourrais tirer un parallèle avec d’autres romans.
La horde du contrevent est un roman ascendant
La tombe des lucioles est un roman descendant presque vertical
Ici c’est un roman horizontal voir un peu descendant.
Un peu car l’humanité n’est plus au bord du gouffre. Elle y est déjà tombée. Il n’en reste plus rien ou presque.
Nous suivons la survie d’un père et de son fils dans un monde froid gris et sombre. Les Hommes sont presque des bêtes. D’ailleurs nous n’apprendront jamais leur prénoms (il sont appelés “l’homme” et le “petit”). Une seule fois un survivant dira un prénom mais c’est un faux : il n’ose dire le sien.
La survie est impossible :
il fait froid (presque constamment ils sont frigorifiés, se faire prendre par une averse sans abris et c’est la mort)
Aucun animal (seulement des squelettes, un chien), aucun végétal (ou alors brûlés, ou alors à brûler)
Tout est en ruine et pillé.
On ne peut trouver de nourriture qu’en pillant (et encore avec de la chance)
Le style pourrait être pénible pour certains. On est dans le descriptif parfois comme une liste de courses. C’est normal il n’y a plus de place pour les valeurs, la pensée. Même les rêves deviennent de plus en plus ténus et inracontables.
Les dialogues sont déstructurés (pas de - devant chaque phrase).
L’homme essaye de transmettre un peu de son humanité au petit mais c’est impossible. On ne retrouve plus aucune référence possible : famille, amis, rencontre sont justes des notions passées complètement hors de propos dans ce monde dévasté.
C’est un bon roman, sombre et déprimant.
Je n’ai pas vu le film. La bande annonce semble reprendre la trame du roman.
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