On s’embarque pour la Lune ! Nous suivons El-Jarline fermière qui fait ces rapports sur la ferme Lalande.
Oui une ferme sur la Lune. Sous un dôme.
L’humanité a quitté la Terre. Elle est maintenant abandonnée et désolée. On n’y voit plus à présent de lumière à sa surface la nuit.
« Le dernier qui sort éteint la lumière en partant »… à l’échelle d’une planète.
L’humanité s’est établie sur la Lune depuis des siècles. Une grande partie vie dans des tunnels de lave sous la surface. Ce sont les sous-lunaires.
El-Jarline vit « en surface » sous le dôme de la ferme Lalande.
Elle entretient le biotope de la ferme avec patience, empathie, amour, écoute. Dans une communion intime et profonde.
Oui une ferme, des plantes, des petits animaux, des robots jardiniers… Sur une planète morte…
El-Jarline déclare même que les plantes « savent » qu’elles sont sur une planète morte.
Un eco-système fragile ou chaque perte d’une espèce est définitive.
Le roman est à la fois son journal et le journal de la ferme.
Au début, les rapports sont analytiques. Ils énumèrent les tracas de la ferme…
Mais les rapports s’humanisent rapidement.
La passion d’El-Jarline pour les plantes s’exprime.
Et il s’opère un glissement dans le roman…
Petit à petit, on découvre les autres lunaires (ou plutôt sous-lunaires) qui rendent visite à la ferme.
El-Jarline rend visite dans la cité sous-terraine proche.
Une société qui vit sous des contraintes incroyables sur un monde hostile (le mot est faible).
Des siècles de survie sur la Lune.
Une fascination pour la planète bleue dorénavant grise.
Et El-Jarline qui tente de maintenir le délicat équilibre de sa ferme.
El-Jarline croise le chemin d’une petite fille Sileqi qui vit difficilement dans la cité sous-lunaire proche.
La mort de Sileqi dû à une maladie qui frappe 1/3 tiers de la population lunaire, pousse El-Jarline à quitter la ferme pour découvrir bien des choses sur la Lune.
Le roman devient plus épique, tout en restant contemplatif. Un véritable voyage initiatique. Il me semble que l’intime communion d’El-Jarline avec les plantes s’étend avec toute la lunes et tous ses habitants.
En conclusion
Un roman d’une grande sensibilité qui touche au deuil (Les lunaires inventent d’autres rituels), aux (belles) recontres, à une autre vision de la place de l’humanité.
Autres romans « lunaires »
- Si vous voulez une saga familiale « Luna de Ian Mc Donald »
- Ou plus d’action : « Gunpowder Moon » de David Pedreira même si c’est chez Bragelonne.
- Je recommande la première nouvelle des « Épaves de Tycho » qui elle aussi explore d’autres thèmes.
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