Latium - Romain Lucazeau - ★★★★☆

L’homme a disparu subitement il y a des milliers d’années. Ne reste que des IA créées par l’Homme. Ces entités se sont installées dans de gigantesques Nefs interstellaires. Elles ont pour espoir de retrouver quelque part une trace de l’homme.
Cependant, les barbares, dont une ne connaît pas la nature, se rapprochent depuis le centre de la galaxie.
Les IA ayant été dotées du carcan (les lois de la robotique - oui celles d’Asimov) ne peuvent tuer des êtres biologiques et vont donc disparaitre sauf si elles remettent la main sur des êtres dépourvus de scrupules pour tuer et conquérir : nous.
Alors quand un signal lointain est capté, la course s’engage, les intrigues se multiplient…

Deux tomes qui ne font qu’un seul grand roman homérique.
Roman homérique ai-je dit ? Une grande partie du roman se base sur notre héritage grec. Les chiens parlent grec. La cité, les philosophes, le vocabulaire font partie intégrale du roman.

Le roman est aussi un space opera aux dimensions titanesques : les Nefs sont gigantesques, en leur sein les IA recréent des biotopes et quand cela ne suffit pas ils ont modelés des planètes.

Le début est un peu froid (le réveil d’une IA), mais très vite on croise des chiens intelligents façonnés par une IA, Othon, pour lui permettre de passer outre le carcan. Ce sont des chiens intelligents (bonjour, Monsieur Simak). Ils n’ont pas connu l’Homme, mais leur dieu Othon oui.

On croise aussi Plautine, issue d’une IA elle-même : Plautine la Nef
J’allais dire “engendré, non pas créé, de même nature que la Nef mère” ?
C’est un mélange entre organique et synthétique. Une IA façonnée par une IA, mais à l’image de l’Homme ou plutôt de la Femme ?

D’ailleurs, Les IAs jouent constamment avec les limites de leur propre nature pour extrapoler (les esprits chagrins diraient “singer”) l’homme. Ils sont puissants. Ils ne meurent pas. Ils ont eu des millénaires de recherche, de lutte de pouvoir derrière eux.

Mais leur infinie puissance manque maintenant de temps. Les barbares approchent. Le mystère de la disparition de l’Homme n’est pas élucidé et le carcan reste toujours insurmontable. Les IA peuvent-ils s’affranchir de leur héritage humain ? le veulent-elles ?
Les chemins sont multiples et les intrigues aussi. Il semble que l’humanité ait légué son gout du pouvoir en de puissantes mains.

Un roman sans temps mort. Aux multiples scènes incroyables : les Nefs sont des mondes à elles toutes seules, les luttes se font à un niveau stellaire, les rencontres fascinantes (Cf la rencontre entre Plautine et les chiens, la cité des machines). Des personnages phares et complexes vous transporteront aux confins de l’univers à la poursuite de l’Homme ou de son meurtrier.

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