Ressentiment, tome 1 - Kengo Hanazawa - ★★☆☆☆

À l’aube de ses trente ans, Takuro Sakamoto dresse un bilan plutôt sombre de sa vie. Il se perçoit comme étant laid, en surpoids, chauve, sans talent pour la conversation, et souffrant de problèmes intimes.
Employé modeste d’une imprimerie à Tokyo, vivant toujours chez ses parents, il ne maintient que des liens sociaux limités à deux anciens amis de lycée.
L’un d’eux, un geek endurci, le persuade d’explorer Unreal, un vaste univers virtuel.
Dans cet espace, les déçus de la vie réelle peuvent vivre des conquêtes sentimentales virtuelles, achetant des compagnes numériques qui promettent affection et attention dès le premier clic.

Malgré mon appréciation pour le travail de Kengo Hanazawa, notamment dans “I am a Hero”, je suis peu enclin à poursuivre la lecture de cette série.
Les personnages principaux des deux œuvres partagent des similitudes : ce sont des hommes célibataires aux prises avec des difficultés relationnelles et sociétales.

Cependant, le personnage de Takuro Sakamoto dans “Ressentiments” est dépeint comme étant bien plus désespéré que Hideo Suzuki de “I am a Hero”.
Sakamoto se voit comme un échec total de la société : physiquement inattrayant, en surpoids, et particulièrement maladroit avec les femmes.
Mon ressenti à son égard a oscillé entre pitié, dégoût, et moments de perplexité.
Sakamoto semble avoir perdu toute notion de savoir-vivre et de communication avec ses collègues et son entourage, ne conservant qu’un seul ami véritable.

Bien que la représentation soit fortement exagérée, elle sonne malheureusement juste à certains égards.
L’aspect du manga explorant comment Takuro et d’autres hommes de son acabit se réfugient dans un monde virtuel est intrigant, mais manque cruellement d’originalité.

Ce manga, à la fois cru et extravagant, manque de cette étincelle d’originalité tout en véhiculant une atmosphère quelque peu déprimante.
Pour ceux qui cherchent une lecture plus enrichissante, je recommanderais plutôt “I am a Hero” du même auteur.