Plus de 500 pages de pensée nazie.
Pourquoi s’imposer ça ?
Pour comprendre hier :
Derrière les gesticulations des orateurs nazis, derrière les coups des SA, il y avait toute une série de juristes, d’historiens, de scientifiques au service de la cause nazie.
Que voulaient-ils ? Que disaient-ils ? Et que faisaient-ils (car les nazis font ce qu’ils disent) ?
Pour mieux comprendre aujourd’hui
Certains « penseurs » et hommes politiques contemporains sont comme des buvards.
D’un côté, ils parlent, ils affichent des couleurs anodines.
Mais de l’autre certains trempent dans une encre bien brune, bien noire.
Ayant plongé pendant plus de 500 pages dans cette encre nauséabonde, je me suis surpris à identifier certains discours qui diffusent plus ou moins subtilement cette vieille encre rance.
Le contenu du livre
Il est dense ! Mais édifiant.
Il expose clairement la logique raciale nazie.
Ils sont clairement passés d’un racisme et d’un anti-sémitisme que l’on pourrait qualifier de culturel à une représentation biologique.
Le peuple allemand est un organisme en lutte (sans merci) contre d’autres organismes « inférieurs ».
L’ennemi n’est pas seulement un sous-homme, mais un parasite, un bacille, une bactérie…
L’appel à la « nature » à la biologie, au biotope reviennent constamment.
L’Homme allemand est « juste » par nature. Donc l’ancien droit est inutile.
Aux oubliettes, le droit allemand seul le droit « naturel » venu du peuple doit s’exercer (toute ressemblance…).
Évidemment, ceux qui ne font pas partie de l’organisme/peuple allemand n’ont aucun droit.
Ce livre est un bon entrainement non pas à lire entre les lignes dans le discours nazi, mais à lire plus que la première ligne.
L’expression « Jedem das Seine » ou « Chacun reçoit ce qu’il mérite » en est la parfaite illustration.
Une expression qui sonne juste n’est-ce pas ?
Oui mais, pour les nazis les autres ne méritent rien, même pas la vie.
« Jedem das Seine » figure à l’entrée de Buchenwald.
Il y a des constantes nazies : le peuple allemand se bat pour sa survie. C’est lui qui est attaqué. L’attaque n’est que légitime défense.
Sur le front de l’Est, les slaves sont déshumanisés. Ils sont forcément fourbes. S’ils se rendent les mains en l’air c’est un piège. S’ils sont blessés ou morts, c’est une ruse !
C’est une caractéristique des nazis : attribuer systématiquement à l’autre ce que l’on va lui infliger.
Et sous ce prétexte, on jette par-dessus bord toutes les conventions, les dernières règles de la guerre.
Oh, il y a bien une ou deux voix qui finissent par s’élever pour juste faire remarquer que les populations autochtones pourraient être moins hostiles si on offrait d’autres choix que la mort ou l’esclavage.
Ou encore des commandants qui notent que l’ennemi se bat jusqu’au bout si quoiqu’il arrive la mort est certaine.
Pour en revenir à la nature, le nazi n’est pas écologiste. C’est un extractiviste.
Les nazis veulent extraire bien plus que du blé ou du minerai : ils veulent extraire des hommes, des colons.
Et, scoop, j’ai cru deviner lors d’une conférence que le sujet suscitait l’intérêt de l’auteur !
Il y a bien d’autres livres accessibles de Johann Chapoutot
Dans ce livre si vous trouverez une des matières brutes sur lesquelles s’appuient les autres livres de l’auteur.
Je vous conseille des lectures plus accessibles comme :
- L’absolument indispensable : « Les Irresponsables: Qui a porté Hitler au pouvoir ? »
- « Libres d’obéir : Le management, du nazisme à aujourd’hui »
Cet article « La loi du sang - Penser et agir en nazi » est paru en premier sur Post Tenebras Lire.
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