Cadre de ce billet
J'ai reçu ce livre (papier et oui !) grâce à Babélio et sa masse critique :
On s'incrit pour recevoir un livre parmis un choix bien fourni et en contrepartie on fait une critique positive ou négative.
Résumé personnel
François Bizot a été incarcéré par les Khmers rouges et relâché peu de temps après par le responsable du camp : Douch.
Il va découvrir ensuite que son "libérateur" à torturé et tué directement et indirectement un très grand nombre de personnes.
Il témoigne à son procès.
Avis
Hélas...
Je n'ai pas lu son précédent livre "Le Portail" qui raconte plus en détail son incarcération. "Le portail" semblerait être plus "récit" que le silence du bourreau.
J'ai ressenti clairement le besoin de lire "le Portail" avant ce roman.
Le silence...
Ce texte n'est pas l'histoire de François Bizot au quotidien, mais c'est le témoignage d'un écrivain qui prend de la hauteur. Mais attention "hauteur" est sans doute un terme malpropre. Il ne s'éloigne pas des faits, de la réalité. Au contraire il semble plonger à la fois au plus profond de lui pour trouver parfois des ponts, des points communs entre lui et son bourreau, et en même temps trouver et retrouver chez L'Homme ces mêmes traits.
Parfois des détails, des phrases, des situations transpercent le roman comme s'ils remontaient à la surface.
Mais la plupart du temps, l'auteur brandit à la fois un miroir et à la fois le visage de Douch pour se regarder lui même.
C’est un point très remarquable : comment un homme condamné, qui a vu ses amis disparaître, son pays (d'adoption) ravagé peut'il ne pas juger son bourreau comme un monstre sans humanité sans excuse.
Très éloigné de la situation vécue il est difficile de juger, de mesurer...mais le silence du bourreau nous explique, nous relate et en fin de compte arrive à nous emmener vers son identification, son empathie profonde pour tout être humain.
Il est vrai cependant que devant des cas plus proches et plus contemporains, je ne pense pas arriver à prendre le même chemin et encore moins aux mêmes conclusions que François Bizot.
Réussir à voir l'humanité et la monstruosité en l'Homme n'est pas un chemin facile.
Style
Très bien écrit ! Des phrases que l'on sent écrites par quelqu'un de cultivé et de simple à la fois.
Bémol
Mon seul bémol : ne pas avoir lu "Le Portail" avant (ou vu les reportages) peut être frustrant, car parfois certains éléments (dialogues, situations) ne sont qu'évoqués sans élément tangibles.
Ressources
Le post-scriptum (1/3 du roman) nous donne un accès direct à quelques témoignages comme : La déposition de François Bizot au tribunal (PDF)
Comment le lire ?
Soit vous le lisez en poche au prix de 7€
Soit vous le lisez en ePub avec DRM au prix de 13€. On est clairement là dans le domaine du n'importe, du mépris du lecteur.
L'éditeur est donc un vendeur de papier et pas de texte !
Je ne donnerais donc aucun lien pour l'acheter en eBook . Cf de l'importance du texte et pas du support
En effet, Google ne fait aucune analyse sémantique du web : un lien critique ou un lien positif ne fait qu'augmenter la pertinence supposée de la page ciblée.
Et vous...
Avez-vous lu "Le Portail" ?
Qu'en avez vous pensé ?
Laissez moi un commentaire pour en parler...
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