Je retrouve avec plaisir un grand maitre de la Science-Fiction : Clifford D. Simak.
Un grand maitre qui met toujours l’humain au centre de son propos.
3 nouvelles constituent ce livre
Les épaves de Tycho
Chris Jackson rêve de faire fortune sur la Lune. Ou plus précisément de rembourser les personnes qui l’ont sponsorisé pour venir sur la Lune. Ce serait déjà bien.
Il trouve bien quelques minerais et un très mystérieux lichen. On le trouve près du cratère de Tycho.
On y trouve aussi des choses faites d’énergie. Indéfinissables sont-ce des êtres ?
Le cratère ? Personne n’y va plus. Plusieurs expéditions n’en sont jamais revenues.
Très belle ambiance lunaire : la moindre faute ne pardonne pas, le paysage est évidemment absolument minéral.
Et pourtant…
Simak avec quelques personnages, des passages contemplatifs, des moments de tension extrême nous emmène très loin.
Toujours beaucoup de fraternité
Toujours un sens de l’étrange.
Simak a le don de penser de façon bien plus large que nous ce qu’est la vie.
J’ai retrouvé dans cette nouvelle une proximité avec « The Invincible » de Stanisław Lem.
Je n’ai pas lu le roman, mais j’ai joué au jeu vidéo.
Le cadre n’est pas le même, mais on y retrouve les mêmes ingrédients : mystère, une planète désolée mais fascinante et « autre chose ».
Bouillon de culture
Quelle nouvelle inattendue !
On suit un philatéliste. Comme il y a eu contact avec des extra-terrestres, le courrier s’échange au travers de toute la galaxie.
Tous ont adopté l’échange de courrier physique et… les timbres.
Quoi de plus innocent que quelques mots et des timbres… un peu exotiques certes… mais de simples timbres non ?
Vous avez compris l’extra-ordinaire surgit du plus banal des objets.
Un autre auteur ferait surgir une maladie incurable.
C’est sans compter sur la bienveillance de l’auteur et son imagination
La littérature des sphères
Kemp Hart écrit des histoires. Enfin, on n’écrit plus à la « main » (quelle horreur !).
On insère des personnages, des paramètres dans une machine.
Et l’histoire s’écrit toute seule. Kemp Hart peine à joindre les deux bouts. Sa machine est un modèle vraiment limité et obsolète.
Les fictions humaines se vendent bien pourtant aux extra-terrestres.
Car les humains sont les seuls à pouvoir mentir. Quoi de mieux pour écrire des fictions !
Et oui il, y a des décennies Clifford D. Simak écrivait une nouvelle sur des modèles de machines avec des paramètres qui génèrent toute seules des histoires.
Toute ressemblance avec les « Large Language Models » et leurs milliards de paramètres serait purement fortuite.
Incroyable non ?
La nouvelle pose la question : « Dans ces conditions, quel avenir pour les écrivains ? »
Avec une bonne pincée d’action, Clifford D. Simak nous emmène vers un intéressant dénouement.
Et il répond un peu (ce n’est qu’une nouvelle) à la question avec sa dose d’optimisme.
Cet article « Les épaves de Tycho » est paru en premier sur Post Tenebras Lire.
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