Demain les chiens - Clifford D. Simak - ★★★★★

Les Hommes ont déserté la Terre.
Les chiens, ayant fondé leur propre culture et civilisation, se racontent des histoires sur ces êtres mystérieux (voir légendaires).
Le premier conte décrit des villes abandonnées par leurs habitants au profit des campagnes.
Au fil des contes, les hommes fuient leurs semblables, puis la Terre, pour des planètes de plus en plus lointaines.
Cette fuite est parfois purement physique, parfois bien plus profonde.

Dans tout le roman, l’humain semble fuir sa propre condition.
Il reste aux chiens un choix difficile : créer leur propre culture en oubliant l’Homme ou inventer quelque chose de différent.

Le livre fait preuve d’une grande tendresse envers l’humanité malgré nos nombreux défauts.

Il est beaucoup question de chemin. Celui des chiens est empreint de fraternité.
Celui des Hommes a mené aux bombes nucléaires (le livre est contemporain de la guerre froide).

J’ai cru que l’homme avait perdu son chemin, que, dans la sauvagerie qui marquait ses premiers pas, il était parti du mauvais pied, qu’il avait emprunté le mauvais embranchement. Or je constate que je me leurrais. Il n’y a qu’un chemin qu’il puisse parcourir : celui de l’arc et de la flèche

Le récit offre habilement plusieurs perspectives.
Celle des chiens basée sur une fraternité universelle du vivant (thème cher à l’auteur) Celle des robots qui poursuivent le côté rationnel mécaniste du rêve humain.
Celle des mutants qui ont emprunté des voies plus individuelles, voire individualistes : “L’enfer, c’est les autres ?”
Celle des humains qui choisissent d’autres formes de vie.
Celle des humains qui renoncent à la vie au profit d’un long sommeil.
Et même un peu celle des fourmis aux desseins obscurs.

Ne vous laissez pas dérouter par le premier conte. Rapidement, des fils conducteurs émergent.
Il y a le robot Jenkins, qui, ayant servi les humains, utilise ses connaissances acquises au fil du temps pour servir la vie, l’intelligence.
Il y a aussi une famille humaine, centrale dans le destin de l’humanité.

Le roman peut être lu de deux manières.
Sous un angle pessimiste : Que le règne de l’Homme disparaisse dans les limbes du temps et des légendes pour laisser place à des cultures moins violentes.
Sous un angle plus lumineux : Il existe d’autres voies et des compagnons pour les explorer.

Refermerez-vous le livre empreint de nostalgie pour ces bipèdes maladroits, destructeurs, mais malgré tout attachants ?

D’autres l’on (re)lu

Note

J’ai la nouvelle traduction avec un épilogue, des mots de l’auteur sur l’écriture du roman, sa réception, et une postface de Robert Silverberg qui apporte un éclairage sur Clifford D. Simak.
Des ajouts précieux.

Le trouver en e-Book



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