Un avis mitigé sur la forme, mais pas sur le fond.
Le fond
Le fond c’est le Voyage (avec un grand “V”) d’un vaisseau spatial vers Tau Céti.
Le voyage dure des centaines d’années. Ceux qui arrivent sont des descendants de ceux qui sont partis.
Plusieurs générations depuis le départ !
Le roman commence à un moment crucial : le vaisseau va arriver à destination de Tau Céti et d’une planète potentiellement colonisable.
Le roman nous parle de tout ce qu’implique une telle odyssée :
- Comment entretenir un vaisseau, où certes tout est redondant, où tout peut se faire re-imprimer, mais où tout se dégrade ?
- Comment maintenir des écosystèmes entiers énormes, mais fermés à l’équilibre durant des siècles ?
- Comment y maintenir une diversité génétique ?
- Comment vivre dans un univers si limité (même si le vaisseau est vaste) ?
- Comment stabiliser une population humaine insulaire ayant des ressources aussi finies ?
- Comment prendre des décisions qui engagent l’avenir de toute la communauté ? Quel système d’organisation de la cité peut fonctionner ? Les choix ne sont pas anodins. La vision à court terme est fatale. Les choix à long terme sont terriblement incertains.
- Quel monde coloniser ?
- un monde stérile ? Mais une population réduite et isolée ne pourra jamais tenir les milliers d’années nécessaires à la terraformation (pas de proximité Terre -> Mars)
- un monde favorable ? Mais potentiellement le lieu d’une vie ou d’une prévie imprévisible pour les humains.
- Comment coloniser ?
- Peut-on avec une sonde automatique savoir s’il y a une forme de vie sur une planète ?
- et je ne parle pas des autres thématiques pour ne pas divulgâcher.
Beaucoup de problématiques qui sont largement développées dans le récit. On en vient à la forme…
La forme
Le roman est raconté dans sa très grande partie par le vaisseau lui-même. Il possède une I.A. qui devient consciente d’elle-même (et se questionne elle même sur ce point. Mais peut-on se questionner sur sujet sans être conscient ?).
L’I.A. ne sait pas raconter (elle le dit elle-même “comment résumer sans perdre des détails importants”).
Son habilité évolue dans le bon sens, mais hélas n’échappe pas à une certaine répétition et une certaine froideur.
Le récit parle de Freya la fille de l’“ingénieure en chef” du vaisseau au moment de la fin du voyage vers Tau Céti.
La jeune fille découvre le vaisseau et ses problématiques en même temps que nous.
C’est parfois terriblement long. Je suis un lecteur véloce et j’ai quand même dû profiter de vacances pour allonger mes périodes de lecture et “vaincre” certains passages pour arriver à la thématique suivante.
Le ton général
Le ton général est, je trouve, assez pessimiste.
Même avec la meilleure planification possible, un voyage multigénérationnel de colonisation est quasiment oeuvre impossible.
Est-ce même souhaitable ?
Note personnelle
La terraformation m’a toujours laissé dubitatif : il nous a fallu toute l’humanité industrielle pour augmenter un peu (mais avec de graves conséquences) le taux de CO2 atmosphérique alors “créer” une atmosphère…
En conclusion ?
Un roman de hard-sf sur le voyage spatial vers de proches étoiles qui n’élude aucun des obstacles d’un tel voyage.
C’est intéressant. Mais cela lui donne un côté fastidieux.
Prenons soin de notre Terre. Nous ne sommes sans doute pas capables de nous réimplanter avec notre biotope complet sur une autre planète (hors planètes proches sous “perfusion” de la Terre)
Autres avis
La lecture d’autres avis que le mien me semble nécessaire avant de vous embarquer dans ce roman.
Je recommande sans ordre de préférence :
- L’épaule d’Orion
- Gromovar
- Les lectures du Maki
- Charybde 27
- Xeno Swarm
- Noosfere
- Gloubik
- Lorhkan
- La Lectrice Hérétique
- Poutine Hurlante
- Sur mes brizées
- Le culte d’Apophis
Le lire en eBook
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